Cartes de voeux vertueux
Le premier mot, le premier message,pour fixer une règle, celle qui figure en fin de mon commentaire..."sans prétention", pour ne pas se poser en donneur de leçon ou effronté pédant.
Il est des règles de conduite que l'on peut se limiter à évoquer, mentalement, histoire de se dire que, bien entendu, naturellement, cela va de soi, on les respectera... J'en ai, et vous en avez sans doute, un bon rayon quelque part dans votre mémoire. Voilà justement l'endroit où elles ne devraient pas être ; la mémoire c'est ce placard qui se trouve dans chaque appartement où l'on entasse choses utiles et inutiles, souvenirs et boîte à outils, que l'on ressort une fois l'an, pour dire qu'elles existent encore, qu'elles ont encore une vie possible et ne méritent pas de finir dans la poubelle. Mais le fait est qu'elles sont dans le placard et que vous ne vous en servez jamais... "Loin des yeux, loin du coeur"...
Je préfère donc l'écrire cette règle de conduite, histoire de l'avoir sous les yeux chaque fois que je passerai par ici, comme cette image de la vierge à l'enfant qui figure sur la carte de voeux adressée par un de mes amis et qui trâine sur mon bureau depuis des années. Elle est pour moi l'image de la compassion. Oh rien de bigot dans tout cela... Le simple constat que la compassion on me l'a appris à l'école des bons frères, que je l'ai pratiquée comme un exercice imposé en bon élève qui gagne des indulgences et vite oubliée à l'âge de raison...Rangée dans le placard jusqu'à ce jour où cette reproduction sur papier glacé de bonne qualité est arrivée sur mon bureau situé dans un quartier d'affaires tout ce qu'il y a "de plus comme il faut" ...
Depuis quand je croise cette image au sourire "boticellien" (désolé c'est trop dur de ne pas se la jouer un peu), perdue entre ces piles de dossiers pleins de choses rébarbatives, je ressors du placard où elle est enfouie cette vertu au nom un peu poussièreux et je m'essaie à la pratiquer, histoire de tuer ma mauvaise conscience... Difficile ( l'élève a beaucoup régressé et on trouve toutjours de bonnes excuses pour arrêter l'exercice en cours) ...
Vous avez là le pourquoi de la chose : l'image inspire et le mot prévient ...
